Cela fait quinze jours que tu es parti. Par un bel après-midi de juin, après une longue sieste, tu es sorti. Pour ne plus réapparaître.
Que t'est-il arrivé ?
Une voiture ? Un piège ou un collet ? Un coup de fusil ou de carabine ? Un coup fatal ? Je n'en sais rien. Personne ne semble t'avoir vu.
As-tu essayé quelque chose de nouveau, comme tu en avais l'habitude ? Dès qu'un objet inhabituel arrivait dans ton environnement, tu l'adoptais. Cette fois, c'était peut-être suicidaire !
As-tu payé ton insatiable goinfrerie ? Ta jeunesse tourmentée pendant laquelle tu avais souffert de la faim t'avait profondément marqué. Ma mère t'avait récupéré dans un état squelettique. Et tu t'étais acclimaté à la campagne - toi qui ne connaissais que la ville - lors du décès de ta maîtresse. Tu réclamais tout le temps à manger, de peur de manquer.
Il ne me reste que quelques photos. Et des poils ! Il me reste aussi le souvenir d'un chat adorable, qui montrait sa joie de nous revoir après une absence par ses miaulements et ses ronronnements sonores.
Ta couverture - celle sur laquelle tu dormais - est toujours là.
Ton écuelle t'attend.
Même si je sais ...
Jean-Pierre - Varvannes